Avant d’aborder les techniques concrètes pour améliorer sa mémoire, il est essentiel de poser quelques éléments de contexte. Un peu de théorie qui donnera du sens aux méthodes de mémorisation. Vous le savez, celle-ci tient une grande place dans notre vie au quotidien. Elle est très sollicitée dès notre plus jeune âge et participe à la construction de tout être humain. Dans notre apprentissage, dans nos études, la mémorisation intervient partout et joue un rôle prépondérant. Elle est présente dans notre vie professionnelle et dans notre vie quotidienne.
Notre mémoire est perpétuellement stimulée. Nous devons toujours nous rappeler de quelque chose au quotidien : un rendez-vous, une information, ou se trouve un objet… Chaque personne a ses propres méthodes de mémorisation. Certaines personnes ont une mémoire plus auditive, olfactive, visuelle, tactile ou encore gustative.
Quand certains utilisent la mnémotechnie (capacité à aider la mémoire par des procédés d’association mentale), d’autres ont besoin de la répétition ou de l’écriture. Nous vous expliquons dans cet article les techniques de mémorisation qui vous permettront d’engranger des informations facilement et efficacement pour vous faciliter la vie.
Mémoriser consiste à fixer des informations dans la mémoire. De manière consciente ou inconsciente, la mémoire permet de retenir des concepts, des sensations, des émotions, des actes, ou encore des faits. Notre mémoire fonctionne comme un gigantesque disque dur auquel on y intègre chaque moment vécu. Il reçoit des informations (souvent involontaires), les traite et les stocke. Ce phénomène est perpétuel, car tout au long de notre vie, nous accumulons des informations et des connaissances. La mémoire guide notre perception du présent et nous permet de nous adapter et d’anticiper. Enfin, grâce à notre mémoire, nous enregistrons également des informations que nous souhaitons volontairement retenir comme par exemple pour passer un examen.
La mémoire a une importance dans nos relations sociales puisqu’il est (parfois) essentiel de se souvenir des personnes avec lesquelles nous avons échangé. S’intéresser aux personnes, c’est aussi se rappeler ce qu’elles nous ont confié, comme leurs paroles ou simplement leur attitude. C’est ce qui crée des connexions avec autrui.
Être ouvert aux autres c’est aussi se construire socialement. Par ailleurs, on remarque parfois, qu’on s’intéresse davantage à certaines personnes qu’à d’autres. Et bien, ici, la mémoire à un impact sur les affinités. Chaque personne a un vécu et des expériences émotionnelles différentes. Cependant, certains individus ont des similitudes de sensibilité. Ils ont vécu ou ressenti des expériences similaires. C’est ce qui fait que vous avez plus de points communs avec une personne. Vous vous identifiez l’un à l’autre, vous raisonnez de la même manière, vous parlez la même langue et vous vous comprenez mutuellement.
En effet, elle construit notre personnalité puisque nos expériences passées et notre vécu construisent notre identité. Nos ressentis, nos émotions, notre imagination créent des cheminements et des mécanismes de pensées. Nous avons notre propre interprétation de ce que l’on voit ou entend, et de ce que l’on vit.
Au fur et à mesure des expériences sensorielles, notre cerveau enregistre des mécanismes.
Nos cellules ont une mémoire et la mémoire crée de l’automatisation (par exemple réciter ses tables de multiplication, danser une chorégraphie, écrire sur le clavier d’ordinateur, c’est ce que l’on appelle la proprioception). Cet automatisation nous permet d’appuyer par exemple sur la bonne touche du clavier sans regarder, de sentir lorsque quelqu’un marche derrière nous. Nos expériences développent nos sens et nos sens augmentent la performance de notre cerveau. Le système de la mémoire est essentiel pour le raisonnement et la planification d’actions.
La logique et l’intelligence reposent sur diverses aptitudes cognitives qui sont en partie liées à la mémorisation. Henry de Montherlant à dit : “La mémoire est la béquille de l’intelligence ».
L’intelligence c’est savoir s’adapter, être productif, être créatif et nous ne serions pas capable de cela sans notre mémoire.
Il faut acquérir des connaissances, développer notre pertinence de raisonnement et notre capacité de création pour être intelligent. Tout s’apprend ! L’intelligence se construit et se construit dès notre plus jeune âge. En effet, lorsqu’on est enfant notre intelligence dépend des autres car nous sommes aux prémices de notre évolution et nous construisons l’être humain que nous serons demain. C’est une phase de développement très importante sur laquelle nous avons peu de contrôle. L’influence familiale joue un rôle capital.
Le processus de mémorisation se compose de trois phases : réception de l’information, traitement de l’information, et stockage de l’information. C’est ensuite que nous avons la faculté d’utiliser ces informations en fonction des situations.
Elle peut aussi être appelée la mémoire immédiate. Elle consiste à retenir une information temporairement. L’information recueillie a une durée limitée, elle est conservée le temps de son besoin d’utilisation. On l’appelle aussi la mémoire active, qui est gérée par une certaine partie du cerveau. La mémoire à court terme n’assure pas la mémoire à long terme. Néanmoins, les souvenirs ou les informations destinés à laisser une trace dans la mémoire à long terme passent forcément par la mémoire à court terme.
Elle est considérée comme la mémoire pioche, autrement dit, c’est la manipulation des informations stockées dans notre mémoire à court terme. Elle jongle avec l’immédiat. On l’utilise sur l’instant en fonction de ce dont on a besoin durant la réalisation d’une tâche. Prenons un exemple : lorsque vous cherchez vos clés dans la maison, vous utilisez la mémoire de travail.
C’est le stockage des informations qui resteront dans notre cerveau toute la durée de notre vie, que ce soient des mécanismes moteurs ou des données. Elle est la mémoire du vécu, des expériences personnelles que l’on n’oublie pas. Par exemple notre langue maternelle, notre nom et prénom…
C’est la mémoire explicite, celle du vécu. Elle permet d’emmagasiner des connaissances d’ordre générale sur soi et le monde qui nous entoure. C’est ce qui détermine notre représentation du monde, de la société et du sens des mots.
Certains détails perceptivo-sensoriels (émotions, goûts, odeurs, etc…) nous rappellent un souvenir d’un moment que l’on à vécu personnellement. Elle est d’ailleurs grandement influencée par l’intensité des émotions associées à un événement.
C’est la mémoire implicite. C’est grâce à elle que nous gérons nos réflexes. C’est l’autre partie de notre mémoire à long terme. Elle correspond à notre mémoire automatique et notre savoir faire. Elle reflète notre capacité d’habileté à effectuer des tâches ordinaires sans avoir besoin d’y penser. Appelée également la mémoire inconsciente, elle ne demande aucun effort mental, c’est notre mémoire musculaire qui entre en jeu toute seule. Lorsque que l’on mange, on marche, on fait du vélo. Cela se fait tout seul, automatiquement et inconsciemment.
C’est la mémoire qui filtre l’information grâce à nos sens. Ce sont eux qui construisent nos souvenirs. Les informations que nous recevons sont perçues par nos sens, c’est la mémoire perceptive. Elle est guidée par nos cinq sens, ils sont de véritables portes d’entrée d’informations. Tout ce que nous savons et apprenons est lié à cette activité sensorielle. Plus les sens se développent, plus le cerveau est performant. Les sens recueillent donc les informations pour qu’elles soient traitées. Ils sont la base de notre imagination et de notre esprit créateur. C’est grâce à elle qu’on se remémore des expériences internes, qu’on se perfectionne et qu’on fait évoluer notre façon de penser.
Nos perceptions sont sans cesse modifiées par les facteurs extérieurs que l’on perçoit et que l’on vit. Certaines informations captées par nos sens ne sont pas perçues consciemment et nous font faire des choses de manière inconsciente. C’est ce qu’on appelle l’automatisation.
Un enfant, par exemple, construit sa réalité du monde qui l’entoure. Il ressent souvent le besoin de toucher. Combiner les sens augmente et affine la perception que l’on a, par exemple, d’un objet. Cela permet à un enfant de comprendre et d’apprendre. C’est un aspect de la curiosité très puissant pour la mémorisation et l’apprentissage.
Vous rencontrez des difficultés à retenir ce que vous lisez, ce que l’on vient de vous dire, ou le cours d’aujourd’hui ? Il existe plusieurs raisons pour lesquelles on se trouve face à des difficultés de mémorisation. Les troubles de la mémoire peuvent être dûs à plusieurs facteurs: une maladie, du stress, de la fatigue, de l’anxiété, de l’alcool, des médicaments, un déséquilibre alimentaire. La concentration étant impactée, ces troubles peuvent altérer la capacité de mémorisation.
La concentration est au service de la mémorisation. Retenir apprendre et fixer les informations dans la mémoire à long terme demande de la concentration, de l’attention. Sans cela il sera plus difficile d’intégrer des notions. Il est donc essentiel d’améliorer sa concentration pour augmenter sa capacité de mémorisation.
Parfois, on a la sensation d’avoir oublié une information que l’on sait, que l’on connaît mais dont on n’arrive pas à se souvenir. Cela nous demande un effort pour se remémorer quelque chose. Ceci n’est pas forcément un trouble de mémorisation mais plutôt un défaut d’accessibilité. On rencontre quelquefois des difficultés à retrouver le chemin d’accès dans notre cerveau pour aller chercher le dossier dans lequel se trouve l’information dont on a besoin. Ceci peut également être provoqué par des facteurs extérieurs décrits précédemment. Alors, comment améliorer sa capacité de mémorisation ?
Il existe différentes façons de mémoriser, certaines très connues, d’autres un peu moins. Nous verrons plus tard que les techniques de mémorisation y dépendent.
La mémoire visuelle : Les images, les dessins, les schémas, les couleurs, certaines personnes sont plus réceptives à la visualisation pour retenir des informations. Vous pouvez créer vous-même votre cartographie mentale lorsque vous lisez vos cours, pour synthétiser.
La mémoire auditive : L’ouïe est un atout de mémorisation, ne la négligez pas. Les sons peuvent en effet favoriser votre apprentissage. Enregistrez-vous pendant la lecture de votre leçon, écoutez des cours sur vidéo.
La mémoire olfactive : C’est la mémoire des odeurs, elle est souvent liée à un souvenir d’enfance. La Madeleine de Proust d’une personne peut-être liée à une odeur. Certaines odeurs peuvent nous replonger dans des souvenirs qu’on avait oubliés et les émotions remontent avec elles.
La mémoire tactile : C’est l’assimilation que l’on fait par le toucher. Appelée aussi mémoire kinesthésique, elle enregistre des informations en lien avec des textures et des matières perçues par le contact cutané et reçues par les récepteurs de la peau.
Il est important de savoir que le cerveau s’oxygène lorsque vous faites des mouvements. Ce dernier est plus amène à intégrer des connaissances. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à associer un mouvement ou une action physique dans l’objectif d’assimilation. Elle fait appel aux sensations. C’est une technique de mémorisation utilisée chez les sportifs et dans les métiers manuels pour retenir une position, une habileté motrice afin d’apprendre une gestuelle. On automatise le geste au niveau du cerveau et par la suite, on est capable de penser à autre chose pendant qu’on réalise le mouvement. Il développe ainsi ce que l’on appelle la conscience corporelle et la sensibilité musculaire. On l’appelle également la mémoire musculaire.
La mémoire gustative : C’est la mémoire du goût et des textures sur langue qui sont stockées par votre cerveau. Certains goûts sont associés eux aussi à des souvenirs et des émotions passées. Elle permet au cuisinier d’inventer de nouvelles associations car ils ont la mémoire des goûts, ce qui leur permet d’être créatifs.
Il est utile de maîtriser et connaître les techniques de mémorisation pour améliorer ses capacités à retenir les informations importantes. Une bonne mémoire change un quotidien, améliore l’organisation, la productivité et peut faire gagner un temps précieux. Toutes ces techniques et méthodes pour mieux retenir fonctionnent, mais c’est à vous de tester celles qui marchent le mieux pour vous ou pour vos enfants si ceux-ci ont des difficultés à mémoriser.
Les associations mentales : associer l’information à retenir à un phénomène, un objet, un lieu, un événement, c’est un processus mnémotechnique au service de la mémoire. Inventer une histoire, une chanson, une rime… Tout est permis. Donnez du sens aux informations.
La verbalisation : Verbaliser, lire à voix haute et répéter, réciter à une personne ce que vous souhaitez retenir pour favoriser la mémoire.
La curiosité : Quelqu’un de curieux aura tout de suite plus d’intérêt sur des sujets variés et ainsi retiendra mieux. On retiendra plus facilement un sujet qui nous intéresse et que l’on connaît. La curiosité dépend aussi de notre éducation. Les parents peuvent susciter et développer la curiosité de leurs enfants, par des activités, des échanges et des jeux durant l’enfance.
L’écriture : Ecrire plusieurs fois les informations permet d’apprendre, c’est un concept de mémorisation assez reconnu et efficace. D’ailleurs, autrefois on utilisait cette technique basée sur la répétition comme punition pour ancrer une information dans le cerveau des enfants.
Les acronymes : Abréger des mots ou suites de mots par des lettres pour faciliter leur mémorisation.
Réviser en petit groupe : Une fois que chacun a révisé son cours de son côté, retrouvez-vous pour partager vos révisions et vous aider sur des notions que vous n’auriez pas compris. Interrogez-vous, récitez-vous vos leçons.
Les fiches de révisions : On connaît tous les fiches de révisions. Elles consistent à faire la synthèse d’une leçon en passant par l’écriture. C’est une méthode de révision très efficace. Elle utilise la technique de la cartographie mentale permettant une relecture facile. C’est une sorte de mémo qui est également utilisé lors de discours comme une fiche de route afin de ne pas oublier d’éléments durant sa prise de parole.
Les flashcards : elles reposent sur le principe d’une carte recto verso. D’un côté une image, une question et, de l’autre côté, la réponse ou le mot associé. Technique très ludique pour retenir efficacement des dates, les tables de multiplication, des écrivains ou encore du vocabulaire. Cela fonctionne dans toutes les matières sans exception. Aujourd’hui, des applications utilisent cette méthode et permettent de stocker un nombre incalculable d’informations.
Les QCM (Questionnaire à choix multiple) : C’est un très bon outil d’évaluation afin d’identifier ce que l’on a retenu. Ainsi, vous pouvez organiser vos prochaines révisions.
La colorisation : Colorer son texte ou sa leçon, en surlignant, soulignant avec des codes couleurs, vous permettront, en un coup d’œil, d’identifier les éléments importants. Définissez une couleur pour les titres, sous-titres, les définitions, les exemples etc…
La mémorisation par le jeu : Le rôle du jeu dans l’apprentissage est sans doute l’une des méthodes les plus efficaces. L’action est bénéfique dans l’apprentissage, peu importe l’âge. La motivation, l’envie de gagner, l’erreur, la relation sociale ainsi que la recherche autonome de solutions contribuent à la mémorisation. Le jeu apporte de la spontanéité, il permet de vivre une expérience, une émotion et de mettre en action tous les sens. Tous les facteurs sont réunis pour une mémorisation optimale. Il existe une multitude de jeux pour petits et grands qui permettent d’apprendre et surtout de retenir des connaissances et du savoir-faire.
Notre cerveau n’a pas de limite de stockage, il est capable de bien plus que nous ne lui offrons. Il a une faculté de performance que nous n’exploitons pas forcément. Nous pouvons le perfectionner chaque jour de notre vie. Il est capable de faire des choses dont nous n’avons pas conscience. Il a soif de nourriture et nous pouvons le façonner selon nos désirs. L’important est de prendre en main cette capacité. Nous sommes maîtres de nous-même, à nous de l’utiliser à bon escient.
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