Le stress est un processus physiologique qui se produit lorsque le corps répond à des pressions ou contraintes de l’environnement. Il est déclenché par la libération d’hormones de stress, comme l’adrénaline et le cortisol. Celles-ci activent les systèmes corporels pour répondre à la situation. Les réactions (physiologiques ou psychosomatiques) induites par ce stress dépendent de la perception qu’a l’individu des pressions qu’il ressent. Dans le langage usuel on parle de stress positif ou négatif.
En effet, le stress peut être bénéfique dans certaines situations. Il aide les individus à surmonter des défis et à atteindre des objectifs. Il mobilise nos ressources physiques et psychologiques pour nous permettre d’être plus rapides, plus efficaces, plus productifs. Il aiguise notre intelligence, dans tous les domaines.
C’est le cas où l’on considère la « menace » comme acceptable, et que l’on considère avoir en soi les ressources nécessaires pour y faire face. Mais le stress peut aussi devenir nocif si à l’inverse il est prolongé ou mal géré. Dans ce cas de figure, nous sommes persuadés de ne pas y arriver (trop difficile, pas le temps, pas les capacités….). Ce stress pèse alors sur nos épaules. Il nous accable et pourra être lourd de conséquences sur notre santé mentale et physique.
Nous allons voir ici les causes et les conséquences du stress scolaire sous sa forme négative chez le jeune. Puis nous aborderons des pistes concrètes à explorer pour permettre aux parents d’aider leur enfant à gérer ce stress au quotidien.
Le stress scolaire est le stress qui a pour origine le cadre scolaire de l’enfant.
Il y a plusieurs causes, plus ou moins courantes, qui peuvent déclencher un stress scolaire chez le jeune :
Les élèves peuvent ressentir une pression pour obtenir de bonnes notes, réussir leurs examens. Cela pour être acceptés dans des écoles ou universités prestigieuses. Cette pression peut venir d’eux-mêmes, lorsqu’ils se mettent la pression pour réussir, mais elle peut aussi venir du milieu dans lequel le jeune évolue (parents, enseignants, entourage proche).
Les parents peuvent, sans se rendre compte, exercer une pression quantitative, en incitant leur enfant à travailler davantage, ou une pression qualitative en leur demandant toujours d’améliorer leurs résultats scolaires. L’exigence sociétale liée à la performance cause parfois des dégâts sur des jeunes déjà anxieux par nature. Certains parents sont eux-mêmes angoissés par l’avenir de leur progéniture. Ils pensent donc bien faire en voulant lui donner toutes les chances de réussite. Ainsi, engranger les bonnes notes, obtenir un diplôme reconnu sont des gages de sécurité pour certains parents.
Les relations avec les camarades de classe, les enseignants causent du stress pour certains élèves. Par exemple, une mauvaise expérience ou une relation tendue avec un enseignant jugé très exigeant, des difficultés à s’intégrer dans la classe, la crainte d’être interrogé, de ne pas être à hauteur,… l’école elle-même peut être à l’origine du stress. Ajoutons que les jeunes sont aujourd’hui très informés de ce qui passe dans les médias : viols, enlèvement, harcèlement scolaire… Cela est angoissant et peut impacter la sphère scolaire, là où les parents sont plus éloignés et donc le cadre moins familier et rassurant. D’autre part, les adolescents vivent parfois un certain mal-être pendant la période de puberté qui peut être exacerbé en milieu scolaire (regard des autres, appartenance ou non à certains groupes, effets des réseaux sociaux, …)
Les élèves peuvent se sentir dépassés par les devoirs, les projets et les activités extra-scolaires, lorsqu’elles sont en trop grand nombre. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’ils ont à coeur de les réaliser avec sérieux et rigueur.
Cela concerne davantage les étudiants, qui se retrouvent stressés par les préoccupations financières liées à l’école, telles que les frais de scolarité, les livres et les fournitures. Cela leur ajoute aussi une pression en terme de réussite.
Elle est ressentie lorsque les élèves se retrouvent seuls face à leur charge de travail. Associée à la difficulté de s’organiser, se fixer des objectifs, des priorités, et de prendre en compte certains facteurs qu’ils ne maîtrisent pas : les difficultés de compréhension, les résultats qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes,…
Les élèves peuvent être stressés par des changements importants dans leur vie : déménager dans une nouvelle ville, changer d’établissement scolaire, la rentrée scolaire…
Les problèmes de santé mentale tels que l’anxiété ou la dépression sont plus susceptibles de faire ressentir du stress scolaire chez certains jeunes.
Notons que ces causes ne sont pas exhaustives et que d’autres facteurs peuvent également contribuer au stress scolaire. Une récente étude internationale collaborative de l’OMS montre que les adolescents sont de plus e plus stressés par leurs études (et les filles davantage que les garçons). Le niveau de stress augmente lui aussi avec l’âge de d’enfant. Il évolue en fonction des classes notamment, selon que le jeune ait à faire des choix d’orientation et prendre des décisions pour son avenir professionnel.
Les symptômes du stress scolaire sont eux aussi nombreux et se manifestent différemment selon les individus. Ils peuvent être d’ordre, physique, psychologique ou social. Il est important d’en avoir conscience afin de réussir à déceler un éventuel stress scolaire chez son enfant et pouvoir agir rapidement. Un stress trop important peut conduire au « burnout scolaire« . En effet, le burnout n’est pas l’exclusivité des adultes. Il peut aussi toucher nos enfants et nos adolescents.
Le stress scolaire provoque des problèmes de santé tels que des maux de tête, des troubles digestifs et maux de ventre (au moment d’aller à l’école par exemple, ou de passer au tableau…). Il peut aussi causer des troubles au niveau du sommeil, ou des problèmes de peau (eczéma, acné…). Il pourra aussi se traduire par des crises d’angoisse, d’asthme, d’ulcère à l’estomac. Un enfant ou un jeune qui combat son stress quotidiennement disposera de moins de ressources pour étudier de façon sereine. Les plus petits quant à eux, ont davantage de mal à exprimer leur mal-être, ce qui se traduira plutôt par des réactions au niveau du corps (problèmes de peau, maux). Il est important d’y être attentif.
Le stress scolaire peut causer des problèmes dans les relations sociales, des difficultés à communiquer et des troubles comportementaux tels que l’irritabilité et l’agressivité.
Certains enfants atteints par ce stress de façon chronique développent différents troubles et comportements grandement préjudiciables à leur épanouissement et leur bien être :
– des troubles de l’alimentation (perte d’appétit, boulimie)
– des troubles cognitifs : oubli ou perte de leurs affaires, difficultés pour se concentrer, ou être attentif.
– l’adoption de comportements à risque tels que le refus d’aller à l’école et l’absentéisme, les addictions, la menace de suicide
– des troubles d’ordre émotionnel comme la perte de l’estime de soi, la dépression.
– un manque de motivation et d’intérêt pour les études grandissants, qui conjugués à d’autres facteurs mentionnés ci-dessus, peut conduire le jeune à l’échec scolaire, voire même à la phobie scolaire. Si les difficultés scolaires, peuvent provenir d’un stress trop important, elles peuvent tout aussi bien en être la cause.
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Pour contrer les effets du stress scolaire et aider son enfant à avancer dans son cursus scolaire de façon sereine et la plus épanouie possible, il existe des solutions qui vont favoriser la gestion de ce stress et permettre aux enfants d’avancer de façon équilibrée dans leur construction d’identité, la préparation à la rentrée scolaire et leur parcours.
Tant que nous, parents, enseignants, seront confrontés à ce type de stress qui place l’école et la réussite scolaire comme un enjeu principal de réussite pour notre enfant / nos élèves, nous ne pourrons les accompagner et les aider à gérer leur propre stress.
Le propos n’est pas à la culpabilisation mais bien plutôt à une prise de recul par rapport à une société qui véhicule un certain type de croyances et qui place l’école et les études au centre de l’enjeu de réussite sociale et professionnelle. Au lieu de cela, nous pouvons les guider sur différents chemins qui vont privilégier la réussite par l’épanouissement plutôt que par le stress.
Le fait de se faire du bien, de se faire plaisir, est source de bien-être et par là même diminue le stress et les tensions. Il existe de multiples façons de se faire du bien, physiquement et psychologiquement :
Pratiquée parfois au sein de certaines écoles, comme un exutoire, c’est un véritable remède pour le stress et les angoisses des enfants.
Le massage permet d’offrir une expérience altruiste et bienveillante dans la confiance et respect de l’autre. Le bien-être qui en découle est véritablement booster d’apprentissage.
A la maison ou à l’école, elle est de plus en plus pratiquée par certains parents et les enseignants. Il est possible de proposer aux enfants de simples activités comme la respiration, la gratitude, l’attention aux sensations, la « météo des émotions ». Cela induit moins de stress et de violence, davantage d’empathie et de tolérance. Cela a également un effet bénéfique sur les aptitudes intellectuelles. il existe aujourd’hui des ouvrages très bien faits pour accompagner des enfants de tous âges à des séances de méditations. Ils peuvent aussi pratiquer du yoga : il existe énormément de ressources sur le web proposant un éventail de postures spécialement adaptées pour la pratique du yoga avec des enfants.
Rien de tel que cultiver l’optimisme face à un jeune stressé par son apprentissage. Pour cela, des paroles encourageantes prodiguées par les parents à la maison ou par les enseignants à l’école, sont toujours source de bienfaits. En voici quelques exemples :
– « Les difficultés sont des défis ». Ce terme de « défi » est excellent dans le champ lexical de la motivation.
– « Que dirais-tu à ton (ta) meilleur(e) ami(e) pour l’aider ? » Lorsque l’enfant est submergé par le stress ou les émotions, ces paroles lui permettent de se décentrer, de modifier sa perspective. En prenant cette distance, il est plus facile ensuite de revenir à soi avec une approche plus rationnelle. Cela développe aussi l’altruisme.
– « Tu n’as pas réussi pour le moment » . Sous-entendu, pas pour l’instant mais cela va venir. Cette petite phrase aide à garder espoir et encourage la motivation à persévérer.
– « Tu peux demander de l’aide » . L’aide est un outil essentiel du progrès. En effet, l’apprentissage passe aussi par les interactions humaines, les échanges. Cela fonctionne dans les deux sens et valorise le partage du savoir.
– « Commence par ce que tu sais » . Cela signifie que l’enfant a des acquis et qu’il doit s’appuyer dessus pour continuer à avancer. Il n’est pas en terrain inconnu. Il a des outils pour progressivement résoudre ses problèmes étape par étape. C’est aussi cela acquérir de nouveaux savoirs.
– « Dès que tu auras compris, tu pourras aller jouer,… J’aimerais que tu m’expliques quand tu auras compris cette leçon ». « Dès que », « quand », ne laissent pas de place au doute où à l’hypothèse. L’acquisition n’est qu’une question de temps. Ce sont des expressions optimistes qui montrent à l’enfant que nous avons confiance en lui et en sa réussite. D’autre part, cela permet d’entrevoir une activité plaisante après un effort soutenu.
Les neurosciences ont prouvé les bénéfices d’une activité physique quotidienne sur le fonctionnement du cerveau et le bien-être général. C’est vrai pour les adultes, et encore plus pour les enfants qui ont besoin de bouger. Transformer le stress en activité physique est très bénéfique :
– bouger c’est danser, sortir se promener, manipuler des objets, faire du sport, jouer,…
– faire une activité plaisante comme cuisiner, jouer d’un instrument de musique, …
La communication est essentielle : avec son entourage, avec ses enseignants, avec ses amis, son médecin. Exprimer ses émotions ou son stress par la parole est un moyen de ne pas rester seul avec son stress. Le fait d’en parler permet de se libérer, et parfois d’entendre de bons conseils, d’être soutenu par son entourage. Cela évite l’isolement.
La comédie, faire du théâtre, des jeux de rôle. Extérioriser son stress apporte de réels bienfaits.
En tant qu’adulte de notre côté, apporter une oreille attentive aux paroles de nos enfants ou élèves peut nous aider à déceler un éventuel stress et mettre en place rapidement quelques solutions pour enrayer le problème avant qu’il ne prenne trop d’ampleur.
Apprendre à un enfant à s’organiser, dans le temps et dans l’espace, fait partie de l’apprentissage de l’autonomie et lui permet de se libérer l’esprit de contraintes. Au fur et à mesure qu’il grandit, l’enfant apprend à préparer à l’avance les affaires nécessaires pour les cours du lendemain, prévoir un temps suffisant pour se préparer et se déplacer, utiliser un cahier de textes ou un agenda pour structurer son travail et ses devoirs : anticiper le travail à faire et le temps que cela prendra en commençant à l’avance,… Au départ l’enfant a besoin d’aide et de temps pour mettre en place ces automatismes et bonnes habitudes. Mais cela lui simplifiera la vie par la suite.
L’éducation parentale joue aussi tout son rôle ici. Etre à l’écoute de son corps rejoint l’idée de se faire du bien physiquement. Ce peut être : s’alimenter de manière équilibrée, bien boire, bien dormir, s’oxygéner, faire des pauses ou se reposer lorsqu’on en ressent le besoin. Là aussi nous avons affaire à la prise de bonnes habitudes pour permettre à l’enfant qui deviendra adolescent puis étudiant, de prendre soin de lui !
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